Cyberaddiction chez les enfants

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Au-delà du temps excessif passé devant les écrans, la nature des jeux et des images regardées entraîne l’enfant dans un univers fascinant duquel il lui est difficile, voire impossible, de sortir pour rejoindre la réalité de son quotidien et a fortiori quand il s’agit de faire ses devoirs, ranger sa chambre, faire sa toilette, etc.

Les parents sont en perte progressive d’autorité. Ils ont de plus en plus de difficultés à poser des limites et ramener leur enfant à la raison, dépassés par l’outil digital qu’ils maîtrisent souvent moins bien que leur enfant. Les disputes et les caprices sont de plus en plus fréquents à la maison, les crises de nerfs nombreuses, et l’équilibre familial et scolaire de l’enfant est perturbé.

En outre, le changement de ce qu’est tout simplement « jouer » a de quoi alerter les parents. Les plus jeunes enfants, qui ont besoin de jeux pour élaborer leur pensée et construire leur imaginaire, ne donnent plus la priorité à leurs jouets mais vont préférer systématiquement et radicalement se mettre devant un écran. Certains enseignants de crèche constatent même que ces jeunes enfants ne savent plus jouer, s’isolent, et restent sans rien faire.

La dépendance aux écrans chez l’enfant peut entraîner de graves difficultés pour sa concentration scolaire, sa structuration mentale et son épanouissement personnel.

Comment détecter une dépendance aux écrans (téléphone, ordinateur, jeux vidéo) chez l’enfant ?

Concernant les enfants, le terme d’addiction n’est pas forcement le plus approprié. Il est plus juste de parler de mauvaise position ou de comportements néfastes face aux écrans.

Quelles sont les manifestations d’une dépendance aux écrans chez l’enfant ?

Le jeune enfant dépendant préfère systématiquement passer du temps sur un écran à toute autre forme d’activité. Les jouets traditionnels sont complètement désinvestis, une sortie au parc ne présente plus d’intérêt.

L’enfant ne parvient pas pas à arrêter ni même limiter sa consommation d’écran (il est, du reste, incapable de se rendre compte du temps qu’il y passe).

Il n’a pas conscience du caractère parfois violent et non adapté à son âge de ce qu’il visionne.

En situation de privation d’écran par ses parents, l’enfant bascule dans les pleurs et peut exprimer des formes de chantage à la fugue ou à d’autres menaces graves.

Dans la vie de tous les jours, il est violent, nerveux, et particulièrement quand l’accès aux écrans lui est restreint. Leur absence provoque en lui un sentiment de vide. Il est sujet à des angoisses et à de l’anxiété.

Quels sont les symptômes cliniques de la dépendance aux écrans ?

En général, les enfants dépendants aux écrans présentent plusieurs des symptômes suivants :

Symptômes comportementaux

  • Perte de contrôle, de repères du temps d’écran: l’enfant peut passer des heures d’affilée devant une tablette ou un ordinateur, souvent sans véritable but, et au détriment de toute autre activité
  • Incapacité à s’arrêter (« Encore un peu !»)
  • Usage du mensonge et de la dissimulation sur le contenu de ce qu’il regarde et du temps passé. L’enfant développe des stratagèmes pour s’adonner aux écrans en cachette, y compris durant la nuit.
  • Déni du temps passé devant un écran si on lui fait remarquer le temps qu’il y consacre
  • Négociations permanentes avec ses parents autour de l’accès à l’écran et de sa durée de consommation
  • Incapacité à respecter les interdictions ou limitations de temps d’écran par ses parents sans réactions émotionnelles parfois violentes
  • Menaces diverses faites aux parents de fuguer, arrêter l’école,… voire, parfois, se suicider si on le prive d’écran
  • Agressivité, violence dans le comportement général face à une limitation ou une interdiction d’écran
  • Choix systématique de l’écran à toute autre activité : jeux, parc, activités manuelles, etc…
  • L’enfant ne veut pas partir en vacances ou en week end s’il n’y a pas la possibilité d’amener un écran. Et s’il est en vacances, il préfère rester à l’intérieur devant un écran à tout autre loisir
  • Désinvestissement de ses jouets
  • Les devoirs scolaires sont bâclés ou carrément pas faits pour bénéficier de temps d’écran supplémentaire
  • Difficultés scolaires avec chute importante des résultats
  • Violence envers d’autres enfants
  • Problèmes relationnels et fuite des relations
  • Fascination pour les images violentes, pertes de repères et de limites, générant des peurs et des angoisses
  • Discours obsessionnel sur ses jeux vidéos, ses personnages de jeux
  • Difficultés de juste perception de la réalité
  • Loin d’un écran, attitude amorphe, désorientée, exprimant un sentiment de vide, de déprime

Symptômes physiologiques

  • Troubles du sommeil
  • Fatigue chronique
  • Maux de tête chroniques
  • Sécheresse des yeux
  • Difficultés motrices, notamment graphiques
  • Retard de langage
  • Problèmes de concentration
  • Troubles de la mémoire
  • Anxiété
  • Angoisses

Quelles sont les conséquences à terme d’une dépendance aux écrans chez l’enfant ?

La dépendance aux écrans chez l’enfant peut, à terme, entraîner de sérieuses conséquences, que ce soit sur la vie sociale, sur l’équilibre psychique ou même sur sa santé.

Conséquences sur la vie sociale :

L’isolement social et affectif de l’enfant dépendant peut fréquemment engendrer des difficultés familiales et sociales. L’enfant va indiquer, par son comportement replié, un retrait de la vie de famille et un désinvestissement de ses relations amicales. La façon de jouer de l’enfant mute et les jouets traditionnels sont ignorés, ainsi que les activités manuelles, créatives et motrices. Il peut aller jusqu’à négliger sa vie d’écolier et se mettre gravement en situation d’échec scolaire.

Coupé de sa réalité familiale, ludique et scolaire, l’enfant peut progressivement s’installer dans un état dépressif.

Dans certains cas, en circulant sans contrôle sur internet, il peut devenir une proie facile pour un pédophile se cachant sur des sites pour enfants afin de mieux les approcher. Il y a donc une réelle prise de risque et mise en danger de l’enfant qui n’a bien entendu pas la capacité de discernement adéquate.

Conséquences psychiques :

Certains enfants dépendants aux écrans glissent, du fait de leur jeune âge et de leur structure psychique encore en cours de développement, vers une sensation de dépersonnalisation, vers un mal-être chronique. Coupés de leur réalité familiale, sociale et scolaire, la dépression infantile n’est pas très loin.

Les repères ne sont plus les mêmes, le principe de limites devient plus flexible et l’enfant a de plus en plus de mal à faire la différence entre ce qui est grave et pas grave, entre ce qui est tolérable et ce qui ne l’est pas. Dans son monde virtuel, les frontières sont sans cesse repoussées, on peut, après tout, toujours « recommencer », indéfiniment. Il y a autant de vies et d’identités qu’on le souhaite, on peut se battre, mourir ou, mieux, tuer l’adversaire.

Conséquences sur la santé :

Un nombre croissant d’études évoquent les conséquences du temps que passent les enfants devant les écrans sur le développement de leur cerveau.

Si l’enfant acquiert, il est vrai, une excellente habileté motrice spécifique aux manettes de jeux, il s’avère en revanche que les difficultés graphiques sont de plus en plus fréquentes, ainsi qu’une mauvaise coordination motrice dans les activités manuelles et sportives.

Enfin, on constate de plus en plus des retards de développement du langage chez les très jeunes enfants passant beaucoup de temps face aux écrans.

Comment traiter la dépendance aux écrans chez l’enfant ?

La cyberaddictologie a pour objet d’aider et d’accompagner les personnes souffrant de dépendance aux écrans.

Quelle thérapie pour sortir les enfants de leur dépendance aux écrans ?

Une thérapie de traitement de l’addiction aux écrans passe en général par 2 étapes :

1ère étape : faire l’état des lieux, établir un diagnostic

Il s’agit de comprendre et de déterminer avec l’enfant ce qui est problématique dans sa relation et son mode de consommation des écrans.

Cela passe entre autres par une évaluation objective de cette relation, en faisant la part des choses entre la nécessité, le plaisir, la distraction, …

Le rôle du thérapeute est ici de déculpabiliser l’enfant et de permettre un état des lieux sincère en levant les barrières de la dissimulation. Il importe de lui faire comprendre, et ce, en fonction de l’âge de l’enfant, qu’il s’agit davantage d’un conditionnement, d’un mauvais positionnement que d’une réelle nécessité.

Il s’agit aussi de le guider vers un retour à des jeux ancrés dans la réalité, avec ses jouets, ses amis, son propre imaginaire, son vrai corps.

Le cyberaddictologue va ensuite aider l’enfant à faire les liens entre ses troubles scolaires , familiaux et sociaux et sa relation aux écrans . Il va l’aider également à repérer les signes avant-coureurs de la bascule vers un usage excessif des écrans.

2nde étape : reconstruire une relation non addictive avec les écrans

Dans une époque ou la technologie numérique est incontournable et grandissante, l’objectif n’est pas de priver l’enfant de son utilisation. Le numérique est incroyablement riche et offre de véritables outils pédagogiques, culturels et d’apprentissages en tous genres.

Il s’agit de convenir ensemble d’un objectif qui n’est pas nécessairement un sevrage radical, mais plutôt une régulation en vue d’une utilisation non addictive afin que l’enfant se serve et domine son outil numérique et non qu’il soit dominé. Ou qu’il accepte, sans crises, que ses parents le fassent pour lui. C’est un peu comme en matière alimentaire, lui apprendre à faire la part des choses entre la « mal bouffe » et le « manger sain ».

Le cyberaddictologue va aider l’enfant à reprogrammer son usage des écrans en fonction de ses besoins et de ses goûts, qui auront été clairement identifiés au préalable. Il va en parallèle lui faire comprendre l’importance du jeu traditionnel, l’intérêt de manipuler de la matière pour ressentir la réalité, de l’utilisation de son corps dans des activités sportives.

Il s’en suit un accompagnement suivi dans un processus progressif de sevrage et d’établissement d’un nouveau comportement non pathologique durable. Il s’agit de définir comment pratiquer régulièrement des petites périodes de sevrage jusqu’à atteindre un comportement régulé face aux écrans.

Dans certains cas, le praticien peut proposer et mettre en place une thérapie classique complémentaire afin de traiter les « problèmes sources », les difficultés, le mal être, les conflits qui ont pu fragiliser l’enfant et ont entraîné son basculement dans la dépendance.

Il est aussi important de recevoir les parents afin de leur proposer des conseils pratiques sur la manière d’accompagner leur enfant dans cette thérapie.

Quels bénéfices attendre d’une thérapie de cyberaddictologie pour un enfant ?

La thérapie doit être pratiquée par un psychothérapeute spécialisé.

Le spécialiste va apporter à son jeune patient un grand nombre de bienfaits :

  • Une déculpabilisation de la situation de dépendance dans laquelle il se trouve
  • La compréhension des mécanismes de sa dépendance
  • Des méthodes pratiques pour sortir de cette dépendance
  • Une réconciliation avec la notion de jeu dans la réalité
  • Une redéfinition des limites et de leur importance pour bien grandir
  • Un accompagnement suivi pour appliquer durablement ces méthodes
  • Un accompagnement parental et des outils pour prévenir une potentielle rechute

Vous craignez que votre enfant soit sujet à une dépendance aux écrans et vous souhaitez entreprendre une démarche ou simplement en savoir plus ?

Je vous invite à prendre un rendez-vous pour une consultation préliminaire

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